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Notice d'autorité

Mission archéologique française en Israël

  • FRAEPMSHRG-MP3
  • Collectivité
  • 1955-1979

La « Mission archéologique française en Israël » nait de façon informelle à la fin des années cinquante. Elle est l’origine du plus ancien établissement du CNRS à l’étranger : le CRFJ (Centre de Recherche Français de Jérusalem). Son histoire commence au début des années cinquante, mais il faut remonter au milieu des années quarante pour en comprendre la genèse.

En août 1946, Jean Perrot, boursier de la Direction générale des relations culturelles (DGRC) du Quai d'Orsay, désigné par l’Académie des inscriptions et belles lettres vient de passer une année en Israël en tant que pensionnaire à l’école biblique et archéologique française de Jerusalem. Après quelques semaines de fouilles organisée par l’école à Tell el Fara'h, première capitale d'Israël, Perrot souhaite rester en Israël. Il dépose un dossier auprès de la section « histoire » du Comité National de la Recherche Scientifique et le 1er octobre 1946, est recruté en tant que stagiaire par le CNRS. Le 1er octobre 1948, il obtient le statut d’ « attaché de recherches » du CNRS. C’est dans les années qui suivent que le jeune archéologue qui s’est rapproché de René Neuville décide de se consacrer à la période située entre le Paléolithique et le premier âge du bronze. Puis, à partir de 1950, il devient véritablement directeur des fouilles archéologiques françaises en Israël (Abou Gosh, puis Zoumeili).
Nommé « chargé de recherches » du CNRS à l’automne 1951, Jean Perrot s’installe à Jérusalem dans un immeuble de la rue Ha Palmach. Dans le sous-sol du bâtiment, il aménage son bureau et progressivement, les locaux attenants deviennent le point d’ancrage des premières missions ; Perrot y crée un laboratoire photo et un dépôt destiné à accueillir le matériel issu des premières fouilles. Ainsi nait la base Israélienne d’une structure dépourvue de statut officiel que les instances parisiennes appellent en ce début des années cinquante : la « mission Perrot ». Si la structure administrative existe, elle ne bénéficie d’aucun soutien financier. Le jeune Archéologue vit de sa seule allocation de chercheur versée par la CNRS et peine à obtenir des crédits de fouilles délivrés par la DGRC dépendante du Ministère des affaires étrangères. Pendant les premières années de vie de la mission (Zoumeili, août 1952), il est donc soutenu par le service des Antiquités d’Israël, les municipalités situées à proximité des gisements (en particulier à Beershéva), le Museum Haarets et le ministère du travail israélien qui lui fournit une main d’œuvre quasi-gratuite. Mais ces soutiens ne suffisent pas. Pour sa première campagne à Abou Matar il se trouve obligé d’emprunter pour boucler le budget de la fouille et en 1954, pour le chantier de Safadi il fait appel à un mécène Israélien, le docteur Walter Moses, fondateur du Musée archéologique de Tel Aviv. La même année, la petite structure de la rue Ha Palmach accueille des étudiants de l’université hébraïque et les collègues du CNRS venus fouiller à Safadi : Thérèse Josien (archéozoologue), Denise Ferembach (anthropologue) ou Henri de Contenson (archéologue). La « mission Perrot » se structure et grâce aux résultats de ses activités de terrain, d’Abou Matar à Mallaha, il gagne progressivement la confiance de la commission des fouilles qui, à partir de 1955, le soutient plus régulièrement. Désormais, Perrot s’abrite sous le titre de « Mission archéologique française en Israël » et à la fin des années cinquante le CNRS lui accorde de meilleures subventions dans le cadre de ses missions. Malgré cela, il est obligé de continuer à faire appel à des financements extérieurs (American Philosophical Society et Werner Gren Fondation). En 1957, sur les conseils d’Émile Roche, président du Conseil économique en visite à Safadi, il crée « l’Association des amis de la Mission archéologique française en Israël » afin de récolter plus facilement des fonds.
Lors d’un voyage aux États-Unis il apprend que la direction du CNRS envisage à l’automne 1963, de créer un nouveau type d’unités de recherches, les « recherches coopératives sur programme (RCP) » permettant le soutien financier de programmes interdisciplinaires. La formule ne s’applique pas encore à l’archéologie, mais en mai 1964, Jean Perrot dépose malgré tout un dossier pour créer la RCP « civilisations préhistoriques et protohistorique du Proche-Orient asiatique ». La RCP 50 nait quelques mois plus tard et modifie ainsi la « Mission archéologique française en Israël ». En 1967, Jean Perrot obtient enfin du CNRS que les locaux de Jérusalem, pont d’ancrage principal de la RCP soient financés par les crédits de mission de la RCP. À cette occasion, la structure de l’ancienne « mission Perrot » est rebaptisée CRPF (Centre de recherches préhistoriques français en Israël), mais le centre n’a toujours pas de véritable existence, le CNRS ne le soutenant que temporairement. Au début des années soixante-dix, Jean Perrot, nommé directeur de recherche (1971) propose de fonder enfin un centre permanent ; une structure stable avec un personnel fixe et un budget régulier en partenariat avec le CNRS et le ministère des affaires étrangères (MAE). Le projet n’aboutit pas, mais en 1973, il obtient enfin un statut pour sa formation, la RCP 50 déjà renouvelée deux fois devient « Mission permanente du CNRS en Israël » (MP3). Enfin, en 1979, quelques mois après l’installation de la mission dans un nouveau local (l’ancien monastère d’Emmaüs) le projet du début des années soixante-dix abouti et la MP3 devient « Centre de recherche français de Jérusalem » et obtient enfin de la DGRCST (Direction générale des relations culturelles, scientifiques et techniques) un soutien distinct des crédits de fouilles et une autonomie financière pour sa formation. Après le départ de Jean Perrot en 1989, le CRFJ devient une unité mixte de recherche.

Mission de Munhata (Mission archéologique française en Israël)

  • FRAEPMSHRG-MNH
  • Collectivité
  • 1962-1967

Le site archéologique de Munhata (Minha Horvat) est situé à 12 km au sud du lac de Tibériade dans la vallée du Jourdain. Il se trouve sur le rebord d'une haute terrasse entaillée vers l'ouest par la vallée du Wadi El-Bireh. Le site a tout d'abord fait l'objet d'un sondage entrepris en 1954 par l'archéologue israélien Nehemya Tsory, puis il est ensuite fouillé de 1962 à 1967 sous la direction de Jean Perrot, grâce à un financement de la Commission des fouilles du Ministère des Affaires Étrangères et du C.N.R.S. et à l'aide du Service des Antiquités d'Israël. Le chantier est séparé en deux secteurs : le chantier Nord et le chantier Sud qui sont séparés par une piste menant au Jourdain. Au terme des six campagnes, la superficie fouillée dépasse les 2050 m2.
1ère campagne : du 25 novembre 1962 au 6 janvier 1963 (chantier Sud)
2ème campagne : du 7 juillet au 21 août 1963 (chantier Sud)
3ème campagne : du 28 septembre au 6 novembre 1964 (chantier Sud)
4ème campagne : du 16 mai au 4 juillet 1965 (chantiers Nord et Sud)
5ème campagne : du 29 mai au 30 juillet 1966 (chantiers Nord et Sud)
6ème campagne : du 2 au 31 mai 1967 (chantiers Nord et Sud)

La stratigraphie atteint par endroits près de 3 m d'épaisseur et plusieurs niveaux allant du Pre-Potery Neolithic B (8ème millénaire av. n. è.) à la culture de Wadi Rabah (5ème millénaire av. n. è.) ont été distingués par les fouilleurs. Par ailleurs, une sépulture collective (Locus 641) datée de l'âge du Bronze moyen a également été mise au jour en 1964 et 1965.

Le site de Munhata a également fait l'objet de deux campagnes de fouilles en 1993 et en 1995 menées par Catherine Commenge, alors rattachée au C.F.R.J.

Les travaux menés par J. Perrot ont fait l'objet de plusieurs rapports préliminaires publiés dans les revues Syria, Revue Biblique et Israël Exploration Journal.

Will Ernest

  • FRAEPMSHRG-EW
  • Personne
  • 1913-1997

Ernest Will était spécialiste du Proche-Orient hellénistique et romain.

  • Élève de École normale supérieure après une licence à la faculté des Lettres de Strasbourg ; agrégation de Lettres classiques, 1933-1936.
  • Membre de l’École française d'Athènes, 1937-1939.
  • Professeur au lycée Thiers de Marseille puis assistant du doyen Ch. Dugas, 1940-1944.
  • Professeur au lycée Ampère de Lyon, 1945.
  • Premier pensionnaire à l'Institut français d'archéologie de Beyrouth, créé en 1946 sous la direction d'Henri Seyrig, 1946-1951.
  • Assistant de grec à la faculté des Lettres de l'université de Lille, 1951-1953.
  • Docteur ès Lettres, 1953.
  • Professeur de langue et littérature grecques et d'histoire de l'art et archéologie à la faculté des Lettres de l'université de Lille, 1953-1963.
  • Directeur des Antiquités historiques du Nord de la France, 1963-1968.
  • Professeur de langue et littérature grecques à l'université de Paris-Sorbonne, 1963-1970.
  • Professeur d'histoire de l'art et archéologie à l'université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne (Institut d'art et d'archéologie).
  • Membre élu de l'Académie des Inscriptions et Belles-lettres, 1973.
  • Directeur de l'Institut français d'archéologie de Beyrouth qui devient en 1977 l'Institut français d'archéologie du Proche-Orient après la création de deux antennes à Damas (Syrie) et à Amman (Jordanie), 1973-1980.
  • Directeur de la revue " Syria ", 1978-1997.

Autres fonctions :
Membre du Conseil supérieur de la recherche archéologique ; membre de la Commission des fouilles du ministère des Affaires étrangères ; membre du comité de direction du Service d'architecture antique du CNRS ; membre résidant de la Société nationale des Antiquaires de France ; membre correspondant de la British Academy et du Deutches Archäologisches Institut de Berlin.

Distinctions :
Officier de la Légion d'honneur ; commandeur des Palmes académiques ; officier de l'Ordre des Arts et Lettres.

Seyrig Henri Arnold

  • FRAEPMSHRG-HAS
  • Personne
  • 1895-1973

Henri Arnold Seyrig est né le 10 novembre 1895 à Héricourt (Haute-Saône) et décédé le 21 janvier 1973 à Neuchâtel (Suisse).

  • Agrégé de grammaire (1922).
  • Membre de l'Ecole française d'Athènes (1922-1927).
  • Secrétaire général de l'Ecole française d'Athènes (1928-1929).
  • Directeur général des Antiquités de Syrie et du Liban sous le mandat français (1929-1941). Il organise les fouilles archéologiques du temple de Bêl à Palmyre, du Krak des Chevaliers et du sanctuaire d'Héliopolis à Baalbek.
  • Fondateur de l'Institut français d'archéologie du Proche-Orient (IFAPO) en 1946 et directeur jusqu'en 1967.
  • Membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres (1952-1973).
  • Directeur des Musées de France (1960-1962).

"Cette carrière grecque et syrienne a fait de lui l’un des pères de l’archéologie du Proche-Orient. Il s’est particulièrement intéressé à la numismatique et a contribué à l’enrichissement des collections du cabinet des Médailles." http://www.institut-de-france.fr/fr/article/2055-colloque-henri-seyrig-1895-1973 (consulté le 27 mai 2020).

Girard-Farizy Catherine

  • FRAEPMSHRG-CD
  • Personne
  • 1947-1997

Formation universitaire
Certificats d'Ethnologie et d'Ethnologie Préhistorique, Sorbonne (1967).
Certificats de Géomorphologie (Institut de Géographie) et de Méthodologie Esthétique, Institut d'Art (1968).
Maîtrise spécialisée de Préhistoire (Panthéon-Sorbonne) et Licence es Lettres (1969).
Certificat d'Anthropologie, Université de Paris IV (1970).
Doctorat de Troisième cycle en archéologie sur le moustérien de la grotte du Renne à Arcy-sur-Cure (1971).

Carrière
Entrée au CNRS (1976).
Membre du laboratoire d'ethnologie préhistorique de l'Université de Paris I en tant qu'Attachée puis Chargée de Recherche (1976-1991).
Membre du laboratoire de préhistoire de l'Université des Sciences et Technologies de Lille en tant que Directrice de Recherche (1991-1997).

Activités de terrain
Fouilles à la grotte du Bison d'Arcy-sur-Cure sous la direction d'A. Leroi-Gourhan (1963).
Fouilles à la Quina sous la direction de G. Henri-Martin (1964-1965).
Fouilles à Escolives-Ste-Camille sous la direction de R. Kapps (1964).
Fouilles à Auvernier sous la direction d'A. Gallay 1965).
Fouilles à Pincevent sous la direction d'A. Leroi-Gourhan (1966-1976).
Fouille de sauvetage à Terra Amata sous la direction de H. de Lumley (1966).
Direction scientifique d'une fouille de sauvetage liée à des travaux autoroutiers (1967).
Participation aux fouilles de sépultures de la Direction des Antiquités Préhistoriques d'Ile-de-France (1974-1978).
Direction du chantier de fouilles de Mauran (Haute-Garonne), chantier école du Ministère de la Culture (1974-1981).
Direction du chantier de fouilles de Champlost, Yonne (1982-1983).

Mission archéologique française de Khirokitia (Chypre)

  • FRAEPMSHRG-MAKH
  • Collectivité
  • 1977-2009

L’invasion de Chypre par l'armée turque en 1974 entraîna une réorientation des recherches archéologiques dans l’île. Les recherches de la mission archéologique se portèrent alors sur le site de Khirokitia, gros village néolithique installé à quelques kilomètres du littoral au sud de l'île.
Les objectifs restaient identiques : étudier le processus de néolithisation de l’île de Chypre par l‘analyse les traits caractéristiques du Néolithique précéramique et répondre à la question de son origine, mais dans un autre cadre, les deux établissements différant l’un de l’autre par leur position géographique, par leur environnement, par leur taille, par leur économie et par leur développement. A ces objectifs s’en ajoutaient également d’autres suscités par l’ampleur du site et concernant en premier lieu son inscription dans l’espace et l’organisation de l’établissement. Les fouilles entreprises en 1977, sous la direction d’Alain Le Brun et d’Odile Daune-Le Brun, furent achevées en 2009.
Site majeur du Néolithique précéramique récent, le village Néolithique de Khirokitia est situé dans le sud de l’île, à environ 6 km à vol d’oiseau du rivage actuel. Il est installé aux flancs d’une colline enserrée dans un des méandres de la rivière Maroni. Il couvre une superficie qui, lors de l’extension maximale de l’espace bâti, peut être estimée à environ 3 ha. Occupé du 7e millénaire au milieu du 6e millénaire avant notre ère, le site, après un abandon de près de mille ans, est réoccupé au 5e millénaire au cours du Néolithique Céramique ou « Culture de Sotira », avant d’être définitivement abandonné. De cette réoccupation du site il ne subsiste que les rares vestiges que l’érosion a épargnés.
Le site a été découvert en 1934 par l’archéologue chypriote P. Dikaios qui, de 1936 à 1946, en conduisit l’exploration. Une brève opération y fut entreprise en 1972 par le Département des Antiquités. 1976 marqua la reprise des travaux sur le site, d’abord par une opération conjointe CNRS (RCP 362) et British School of Archaeology in Jerusalem, puis de 1977 à 2009 par la Mission archéologique française de Khirokitia, CNRS/ MAEE (dir. A. Le Brun et O. Daune-Le Brun). Les campagnes de fouille et d’études ont été conduites dans le cadre de la RCP 476 (1977 à 1981), du CRA - URA 17 puis UPR 7537 (1983 à 1999) et enfin de l’UMR 7041 - Maison Archéologie & l’Ethnologie, René-Ginouvès (2000-2009).
Le site a été inscrit en 1998 par l’UNESCO au Patrimoine mondial de l’Humanité.
La richesse, la variété et la nouveauté de la documentation recueillie, qui s’appuie sur un cadre stratigraphique précis, permet une multiplicité d’approches : le développement du village, de son implantation, de son organisation spatiale et de son organisation sociale, l’environnement, les stratégies de subsistance ainsi que les techniques de construction et les différents artisanats.
L’intérêt de cette documentation est d’autant plus vif qu’elle illustre l’aboutissement d’un processus de colonisation dont on connaît maintenant sinon les tout premiers débuts, du moins une phase très ancienne. Pouvant ainsi être mise en perspective, elle constitue un point de référence à partir duquel il est possible de suivre l’élaboration du Néolithique précéramique chypriote avec ses spécificités propres, la mise en place des espèces cultivées, l’évolution de la faune, les transformations de l’environnement sous l’effet des impacts anthropiques et climatiques.
Les derniers travaux de terrain ont conduit à reconsidérer le développement du Néolithique précéramique récent de l’île. Les changements et continuités observés dans l’ensemble de la documentation sur la culture matérielle et l’environnement sont analysés à la lumière des évènements majeurs qui ont affecté le village, le plus important étant le déplacement et la redistribution de l’espace villageois vers la fin du 7e mil. av. J.C., une période marquée au Proche-Orient par le « 6.2 Climatic event ».
Ils ont également apporté de nouveaux indices d’une continuité entre les deux épisodes de la préhistoire chypriote, le Néolithique précéramique et le Néolithique céramique, qui suggèrent que loin d’avoir été complètement désertée, l’île semble être restée occupée, mais par une population qui apparemment a changé de style de vie, préférant de petites communautés plus mobiles et, par conséquent, archéologiquement moins facilement détectables.
Les résultats des campagnes effectuées entre 1977 et 1991 ont fait l’objet de trois monographies publiées par la Direction Générale des Relations Culturelles du Ministère des affaires étrangères :
LE BRUN A. (s.d), Fouilles récentes à Khirokitia (Chypre), 1977-1981. Paris : Edition Recherche sur les civilisations (Etudes néolithiques, Mémoire 41), 1984.
LE BRUN A. (s.d), Fouilles récentes à Khirokitia (Chypre) 1983-1986. Paris : Edition Recherche sur les Civilisations (Etudes néolithiques, Mémoire 81), 1989.
LE BRUN A. (s.d), Fouilles récentes à Khirokitia (Chypre) 1988-1991. Paris : Edition Recherche sur les Civilisations (Etudes néolithiques), 1994.
L’activité de l’équipe est désormais consacrée à l’analyse de ces données et à la publication des volumes 4 (en cours d’achèvement) à 6 de la série des Fouilles récentes à Khirokitia.
Le matériel archéologique a été déposé au Musée de Nicosie puis à partir de 1983, au Musée archéologique de Larnaca.

Mission archéologique française de Cap Andreas-Kastros (Chypre)

  • FRAEPMSHRG-MACAK
  • Collectivité
  • 1970-1973

L’ouverture en 1970 du chantier de Cap Andreas–Kastros a marqué la reprise des travaux sur le Néolithique précéramique de Chypre qui, depuis la fouille du site de Khirokitia par P. Dikaios dont la publication datait de 1953, n’avait fait l’objet d’aucune recherche sur le terrain. L’existence d’un Néolithique précéramique à Chypre posait plusieurs questions parmi lesquelles :

  • comment rendre compte des aspects originaux de cette culture et de son décalage culturel par rapport au continent ?
  • d’où procédait ce Néolithique qui était alors la plus ancienne manifestation connue d’une présence humaine sur l’île ?

Occupé au tournant des 7e-6e millénaires avant notre ère, le site du Cap Andreas est le seul site côtier fouillé de façon extensive. Ce petit village de pêcheurs néolithiques est logé dans un amphithéâtre naturel dominant la mer et offrant une superficie estimée à 1700 m2, dont seuls 250 m2 ont été explorés.
Doublement différent de Khirokitia par sa position géographique (à l’extrême pointe nord-est de l’île) et par son environnement (il est installé au bord de la mer), ce site, qui a livré l’image de la première exploitation marine côtière d’une zone vierge, a dévoilé un nouvel aspect du Néolithique précéramique : il est le seul site pour lequel toutes les ressources marines sont prioritaires et où les mammifères jouent un rôle secondaire.

Une brève campagne de reconnaissance en 1969, fut suivie de quatre campagnes (1970-1973) effectuées successivement dans le cadre des RCP 50 puis RCP 362 (Recherches Coopératives sur Programme : « Civilisations préhistoriques et protohistoriques du Proche-Orient asiatique »).
En 1974, l'invasion de Chypre par l'armée turque marque l'arrêt de l'exploration du site devenu inaccessible car situé dans la partie occupée par l'armée. Les recherches de la mission archéologique se portent alors sur le site de Khirokitia, gros village installé à plusieurs kilomètres du littoral au sud de l'île.

Le matériel issu des fouilles est déposé au Musée de Chypre à Nicosie. Deux campagnes d'étude du matériel ont été effectuées au Musée archéologique de Nicosie en 1975 et 1976.
Le site a été détruit par l’armée turque en 2005.

La publication des recherches à Cap Andreas Kastros a été assurée par la Direction Générale des Relations Culturelles du Ministère des affaires étrangères :
LE BRUN A, 1981. Un site néolithique précéramique en Chypre : Cap Andreas-Kastros. Paris : Editions ADPF (Recherche sur les grandes civilisations. Études néolithiques. Mémoire 5).

Les résultats des recherches à Cap Andreas Kastros ont également fait l'objet d'autres publications, notamment :
DAVIS S.J.M., 1989. Some more animal remains from the Aceramic Neolithic of Cyprus, in LE BRUN A. (éd.) Fouilles récentes à Khirokitia (Chypre), 1983-1986 : 189-221. Paris : Edition Recherche sur les Civilisations (Etudes néolithiques, Mémoire 81).
DESSE J. et DESSE-BERSET N. 1994. Stratégies de pêche au 8e millénaire : les poissons du Cap Andreas – Kastros, in LE BRUN A. (éd.) Fouilles récentes à Khirokitia (Chypre), 1988-1991 : 335-60. Paris : Edition Recherche sur les Civilisations (Etudes néolithiques).
CATALIOTTI J. 1994. La malacofaune marine du Cap Andreas – Kastros, in LE BRUN A. (éd.) Fouilles récentes à Khirokitia (Chypre), 1988-1991 : 361-92. Paris : Edition Recherche sur les Civilisations (Etudes néolithiques).

Daune-Le Brun Odile

  • FRAEPMSHRG-ODL
  • Personne
  • Ingénieur au CNRS à partir de 1982

Odile Daune-Le Brun est archéologue, ingénieur de recherche hors classe à la retraite, membre associé de l’UMR7041 ArScAn « Archéologies et Sciences de l’Antiquité » (équipe « Du village à l’état au Proche et Moyen-Orient ») depuis 2013. Elle a été recrutée au CNRS en 1982. Son activité s’est principalement développée dans trois domaines : 1- la recherche archéologique, principalement sur un site majeur du Néolithique de Chypre : Khirokitia, 7e-5 e mil. av.n.e. (fouille, analyse et publication des données stratigraphiques et spatiales, développement de méthodes d’acquisition, d’enregistrement et d’exploitation des données de terrain, techniques et pratiques architecturales, ethnoarchéologie et expérimentation) ; 2- la diffusion et valorisation de la recherche ; 3- l’administration de la recherche et l’expertise des métiers ITA (ingénieurs, techniciens, administratifs) du CNRS.

TITRES OBTENUS :

  • Maîtrise d’histoire médiévale (Faculté des Lettres et Sciences Humaines, Université de Grenoble), 1969.
  • Diplôme supérieur de langue et littérature arabes (Institut National des Langues et Civilisations Orientales, Paris), 1975.

PARCOURS PROFESSIONNEL AU CNRS :

  • Ingénieur d’études (IE2, IE1), 1982-1995.
  • Ingénieur de recherche (IR2, IR1), 1996-2007.
  • Ingénieur de recherche hors classe (IRHC), 2008-2012.
  • Distinction honorifique : médaille de cristal du CNRS, 2007.

RATTACHEMENTS SCIENTIFIQUES :

  • RCP476 « Recherches anthropologiques au Proche-Orient », Meudon, 1982-1983.
  • URA17 puis UPR 7537 « Origines et développements de la sédentarisation au Proche-Orient », Maison de l’Orient et de la Méditerranée, Lyon, 1984-1999.
  • UMR7041 ArScAn « Archéologies et Sciences de l’Antiquité » (équipe « Préhistoire en Méditerranée Orientale » puis « Du village à l’état au Proche et Moyen-Orient ») Maison Archéologie & Ethnologie, René-Ginouvès, Nanterre, 2000-2012.

RESPONSABILITES ET ACTIVITES SCIENTIFIQUES :
« Les développements du Néolithique pré-céramique dans l'île de Chypre - Khirokitia » :

  • Directrice-adjointe de la Mission Archéologique Française de Khirokitia (CNRS-MAEE), 1979-2009.
  • Responsable du thème « La terre à bâtir, archéologie expérimentale et caractérisation des matériaux » (en collaboration avec F. Hourani, géomorphologue). UMR7041 ArScAn, équipe « Du village à l’état au Proche et Moyen-Orient », 2000-2012.

Mission archéologique des fouilles de Dja’de el Mughara, Syrie :

  • Etude de la toiture de la « maison brûlée Dja'de el Mughara (Syrie) 9è mil. av. n. e., 2007, 2009.

Développement de méthodes d’acquisition et d’enregistrement des données de terrain :

  • Akrotiri (Santorin, Grèce), programme sur convention internationale ERA17 du CNRS-Université d'Athènes, 1991-1992.
  • Mission archéologique de Tell Feres, Syrie (CNRS-MAEE), 2006.
  • Mission archéologique du Qara Dagh occidental, Kurdistan d’Irak (CNRS-IFPO), 2015.
  • “Agios Sozomenos Project-Chypre” (Department of Antiquities-Cyprus), 2014-2015.

INFORMATION SCIENTIFIQUE ET VALORISATION :

  • Membre du comité de rédaction de Paléorient (Maison Archéologie & Ethnologie, René-Ginouvès, Nanterre), 1999-2012.
  • Co-responsable du thème transversal 8 « Bâti et Habitat » (UMR7041 Archéologies et Sciences de l’Antiquité), 2003-2006.
  • Inscription du site de Khirokitia au patrimoine mondial de l’UNESCO, 1998.
  • Responsable scientifique du programme de reconstitution de maisons néolithiques à Khirokitia (Programme du Département des Antiquités de la République de Chypre), 1994-1996.
  • Responsable scientifique du programme de valorisation du site de Khirokitia (Programme du Département des Antiquités de la République de Chypre), depuis 2011.

ADMINISTRATION DE LA RECHERCHE ET EXPERTISE DES METIERS ITA DU CNRS :

Administration de la recherche :

  • Membre du Comité National du CNRS (Section. 31), 1991-1999.
  • Membre du Comité des Orientalismes du CNRS, 1991-1995.

Expertise des métiers ITA du CNRS :

  • Membre/présidente de jurys concours ITA, 1991-2012.
  • Responsable du groupe d’experts pour la révision des fiches d’emploi-type (archéologie), 1998-1999.
  • Membre élu de la commission administrative paritaire (CAP) pour les ingénieurs de recherche, 1999-2001.
  • Expert national nommé BAP D (IR), 2007-2008.
  • Membre de deux Comités de visite AERES, 2008.
  • Membre du Comité d’Orientation et de Suivi de l’Observatoire des Métiers du CNRS (COS de l’OMES), 2009-2011.
  • Co-auteur de l’étude « Entre savoirs et savoir-faire, compétences disciplinaires et compétences techniques, les métiers des ingénieurs et techniciens en sciences humaines et sociales », 2011-2012.

Le Brun Alain

  • FRAEPMSHRG-ALB
  • Personne
  • Chercheur au CNRS à partir de 1967

Alain Le Brun est archéologue, directeur de recherche honoraire au CNRS, membre associé de l’UMR7041 ArScAn « Archéologies et Sciences de l’Antiquité » (équipe « Du village à l’état au Proche et Moyen-Orient ») depuis 2004. Après une formation de linguiste (licence d’allemand et maîtrise de russe) Alain Le Brun s’oriente vers l’archéologie (doctorat de troisième cycle en préhistoire, « La notion de style dans les figurines anthropomorphes néolithiques du Proche-Orient et de l'Europe du Sud-Est. Étude à partir du cadrage et du rythme », Université de Paris I.). Ses recherches se sont développées selon deux axes : 1- Suse et l’Iran du sud-ouest dans la seconde moitié du 4e millénaire av.n.e. avec pour thème l’étude de la formation des sociétés urbaines et des structures étatiques. Les évènements survenus en Iran en 1979 ont entraîné l’arrêt des recherches sur le terrain. 2- L’étude du processus de néolithisation dans un cadre insulaire, par l’analyse des traits caractéristiques du Néolithique précéramique de Chypre.

PARCOURS PROFESSIONNEL :
• Vacataire au Centre de Recherches Préhistoriques et Protohistoriques de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines, 1967.
• Attaché de recherche au Centre National de la Recherche Scientifique, 1968.
• Membre de la Délégation Archéologique Française en Iran : directeur du chantier de l'Acropole I de Suse, 1969-1980.
• Directeur de la Mission Archéologique du Cap Andreas-Kastros (Chypre), CNRS, 1970-1974.
• Directeur de la Mission Archéologique de Khirokitia (Chypre), CNRS-MAEE, 1976-2009.
• Directeur de recherche au Centre National de la Recherche Scientifique, 1990-2004.

RATTACHEMENTS PROFESSIONNELS :
• RCP50 puis RCP362 « Civilisations préhistoriques et protohistoriques du Proche-Orient asiatique », Paris, 1968-1976.
• URA19 « Iran sud», Paris, 1973-1984.
• RCP476 « Recherches anthropologiques au Proche-Orient », Meudon, 1977-1983.
• URA17 puis UPR 7537 « Origines et développements de la sédentarisation au Proche-Orient », Maison de l’Orient et de la Méditerranée, Lyon, 1984-1999.
• UMR7041 « Archéologies et Sciences de l’Antiquité » (équipe « Préhistoire en Méditerranée Orientale » puis « Du village à l’état au Proche et Moyen-Orient »), Maison Archéologie & Ethnologie, René-Ginouvès, Nanterre, 2000-2012.

DIRECTION DE CHANTIERS DE FOUILLES ARCHÉOLOGIQUES :
Suse dans la seconde moitié du 4e millénaire :
• Directeur des fouilles du chantier de l'Acropole I de Suse, 1969-1979, Délégation Archéologique Française en Iran. Publications dans les Cahiers de la DAFI 1, 8 et 9.

Le Néolithique de Chypre 7e-5e millénaires (Cap Andreas-Kastros, Khirokitia) :
• Directeur de la mission archéologique de Cap Andreas-Kastros (Chypre), 1971-1974. (Ouvrage : 1981, Paris, ADPF).
• Prospection de la partie orientale de la péninsule du Karpas (Chypre), 1971.
• Directeur de la mission archéologique de Khirokitia (Chypre), 1976-2009. (Ouvrages : 1984, 1989, 1994, Paris, ERC).

INFORMATION SCIENTIFIQUE :
• Membre du Comité Scientifique de la revue CNRS « Paléorient » (Revue CNRS), 1991.

ADMINISTRATION DE LA RECHERCHE :
• Membre du Comité National de la recherche scientifique (section 44), 1987-1990.

Mission archéologique française de Cap Andreas-Kastros et de Khirokitia (Chypre)

  • FRAEPMSHRG-MACAKKH
  • Collectivité
  • 1970-2009

Connue depuis les fouilles de P. Dikaios à Khirokitia et leur publication en 1953, l’existence d’un Néolithique précéramique à Chypre posait plusieurs questions parmi lesquelles :

  • comment rendre compte des aspects originaux de cette culture et de son décalage culturel par rapport au continent ?
  • d’où procédait ce Néolithique qui était alors la plus ancienne manifestation connue d’une présence humaine sur l’île ?

C’est pour tenter d’y répondre que la Mission archéologique française dirigée par Alain Le Brun entreprit en 1970, la fouille de Cap Andreas-Kastros, petit site installé sur la côte nord-est de l’île et daté du néolithique précéramique.
L’invasion de Chypre par l'armée turque en 1974 entraina une réorientation des recherches archéologiques dans l’île. Les recherches de la mission archéologique se portèrent alors sur le site de Khirokitia, gros village néolithique installé à quelques kilomètres du littoral au sud de l'île.
Les objectifs restaient identiques, mais dans un autre cadre, les deux établissements différant l’un de l’autre par leur position géographique, par leur environnement, par leur taille, par leur économie et par leur développement. A ces objectifs s’en ajoutaient également d’autres suscités par l’ampleur du site et concernant en premier lieu son inscription dans l’espace et l’organisation de l’établissement. Les fouilles entreprises en 1977, sous la direction d’Alain Le Brun et d’Odile Daune-Le Brun, furent achevées en 2009.

La culture illustrée par ces deux sites datés des 7e-6e millénaires avant notre ère, appelée « Culture de Khirokitia » ou Néolithique précéramique récent de Chypre, apparaît aujourd’hui comme l’aboutissement d’une évolution culturelle qui a débuté avec l’installation sur l’île, dès le 9e millénaire avant notre ère, de communautés d’agro-pasteurs montrant de nettes affinités avec celles du continent voisin. A la fin du 8e millénaire les contacts qu’entretenait Chypre avec le continent semblent peu à peu se relâcher, l'île paraît alors suivre une trajectoire particulière, à l’écart des influences continentales. La « culture de Khirokitia » disparaît au cours du 6e millénaire, l’île semble alors désertée. Après une période d’abandon de plusieurs siècles, le site de Khirokitia est réoccupé au cours du 5e millénaire, au cours du Néolithique céramique ou « culture de Sotira », avant d’être définitivement abandonné.

La richesse et la variété de la documentation recueillie, qui s’appuie sur un cadre stratigraphique précis, permettent une multiplicité d’approches et son intérêt est d’autant plus vif qu’elle illustre l’aboutissement d’un processus de colonisation dont on connaît maintenant sinon les tout premiers débuts, du moins une phase très ancienne. Pouvant ainsi être mise en perspective, elle constitue un point de référence à partir duquel il est possible de suivre l’élaboration du Néolithique précéramique chypriote avec ses spécificités propres, la mise en place des espèces cultivées, l’évolution de la faune, les transformations de l’environnement sous l’effet des impacts anthropiques et climatiques.

Les derniers travaux de terrain à Khirokitia ont apporté de nouveaux indices d’une continuité entre les deux épisodes de la préhistoire chypriote, le Néolithique précéramique et le Néolithique céramique, qui suggèrent que loin d’avoir été complètement désertée, l’île semble être restée occupée, mais par une population qui apparemment a changé de style de vie, préférant de petites communautés plus mobiles et, par conséquent, archéologiquement moins facilement détectables.

Les recherches sur ces deux sites ont pu être conduites grâce à la bienveillance du Département des Antiquités de la République de Chypre et au soutien du CNRS et de la Direction générale des relations culturelles, scientifiques et techniques (Commission consultative des recherches à l’étranger, sous-direction des Sciences sociales et Humaines) auprès du Ministère des affaires étrangères.

Audouze Françoise

  • FRAEPMSHRG-FA
  • Personne
  • Chercheur au CNRS à partir de 1968

Mission archéologique française en Argentine

  • FRAEPMSHRG-MAFA
  • Collectivité
  • 1986-1990

La mission archéologique française en Argentine a été dirigée par Danièle Lavallée en 1986 et 1990.
L’objectif était de « rechercher l’origine de la domestication des camélidés et de l’économie pastorale, composantes majeures du développement andin, dans un milieu de haute altitude (entre 3500 et 4500 mètres). Les caractéristiques du haut-plateau de Jujuy, à l’extrême nord de la province (Quebrada de Humahuaca) en faisaient un champ d’investigation prometteur : les steppes de la puna, loin d’être hostiles et inhabitables, ont toujours constitué une zone de passage et un milieu relativement favorable à l’homme. » Archéologies. Vingt ans de recherches françaises dans le monde, Maisonneuve et Larose et ADPF.ERC, Paris, 2005, p. 679-680.
Après une campagne de prospection en 1986, les fouilles de l’abri sous roche de Tomayoc, situé dans la Sierra del Aguilar à 4170 mètres d’altitude, ont été conduites entre 1987 et 1990, à raison d’une campagne par an.
Huit niveaux d’occupation ont été identifiés depuis la période Précéramique (dès 2350 av. J.-C.) jusqu’aux phases Formative et Tardive (jusqu’en 1380 ap. J.-C.).
Le site de Tomayoc témoigne de la présence de l’alpaca (Lama pacos) vers 1500 av. J.-C., ce qui constitue l’une des plus anciennes traces de la domestication des camélidés en Argentine. L’étude archéologique a montré que le site constituait sans doute une étape sur une voie caravanière depuis le Quebrada de Humahuaca à l’oasis de San Pedro de Atamaca (Chili).

Revue "Tracés"

  • FRAEPMSHRG-TR
  • Collectivité
  • Depuis 2002

Revues "Gallia"

  • FRAEPMSHRG-GA
  • Collectivité
  • Depuis 1942

David Eva

  • FRAEPMSHRG-ED
  • Personne
  • Chercheur au CNRS à partir de 2003

Programme Asto-Chunku-Laraw (Pérou)

  • FRAEPMSHRG-ACL
  • Collectivité
  • 1970-1972

Dans les années 1960, Henri Favre a poursuivi des recherches ethnosociologiques sur les groupes Asto, Chunku et Laraw. Puis en 1970, une équipe pluridisciplinaire a entrepris une étude de ces trois groupes sous leurs divers aspects autour de trois thèmes : organisation et rapports des trois groupes à l'époque pré-hispaniques, survivance et évolutions de cette organisation et de ces rapports durant l'époque coloniale et républicaine, situation actuelle. Dans le cadre de ce programme de recherche sur les populations andines Asto-Chunku-Laraw, coordonné par Henri Favre, Danièle Lavallée est chargée d'étudier les survivances et l'évolution du groupe Asto depuis l'époque pré-hispanique dans les Andes centrales du Pérou. Le programme archéologique devait tenter de localiser les sites, étudier les types d'établissement ainsi que les formes de vie économique et établir un diagnostic culturel.

Les limites actuelles des départements péruviens de Huancavelica, Junin et Lima correspondent approximativement aux anciennes frontières des trois chefferies pré-incaïques : les Asto, les Chunku et les Laraw. Les sites Asto se situent le long de la vallée du rio Vilca. La vallée du rio Vilca est une gorge profonde. A partir de 4000 mètres commence la puna formée de hauts-plateaux steppiques étagés jusqu'à 4800 mètres et dominée par des massifs enneigés culminant jusqu'à 5000 mètres. Le groupe Asto était établi dans une ancienne chefferie pré-incaïque qui fut intégrée au XVe siècle à l'Empire Inca. Les Asto se constituèrent alors en ayllus. Lors de la conquête espagnole, ils furent regroupés en quatre communautés. Les archéologues veulent donc préciser et compléter les données historiques sur la vie et la culture des Asto avant l'arrivée des Espagnols.

Dans un premier temps, d'août 1970 à février 1971, l'équipe, dirigée par Danièle Lavallée et financée par le CNRS, a exploré la partie ouest du territoire Asto, la vallée du rio Vilca et les hautes régions qui la bordent, depuis le confluent du rio Mantaro jusqu'à environ 30 kilomètres, puis, à partir de mai-juin 1971, la partie est du territoire Asto. L'équipe a entamé une prospection de la partie ouest qui a permis de localiser des sites Asto dans une région montagneuse située entre 3100 et 4500 mètres d'altitude dans la vallée du rio Vilca.

Lors de la première campagne, onze sites furent repérés dont neuf étudiés : Shanki, Llaqtaqolloy, Laive pour la région de Moya, Cuto-Cuto, Auquimarca, Chuntamarca pour celle de Vilca et Llaqtaqolloy (Ollute), Astomarca et Antas I pour la région de Manta. Les recherches ayant été interrompues au début de la saison des pluies, il restait à voir les sites d'Antas II et de Piana. Sur chaque site, l'équipe effectuait un examen général et une étude du ou des patrons d'établissement propre. L'équipe choisissait ensuite une unité de construction où étaient effectués des sondages et les fouilles.

Tous les ensembles repérés se situent à une très haute altitude, entre 3700 et 4500 mètres, en pleine zone de puna à la limite des terres cultivables. Ces cités forteresses sont presque inaccessibles. Ce sont des ensembles naturellement fortifiés, bâtis sur les sommets arrondis des "cerros" ou sur des éperons rocheux escarpés et composés de constructions circulaires de pierre groupées. Ces lieux ont dû être choisis pour des raisons défensives. Malgré le très mauvais état de conservation des sites, les fouilles ont permis de mettre en évidence trois patrons d'établissement : linéaire, alvéolaire accolé, alvéolaire en terrasse et le type d'habitat : maisons uniformes, circulaires, de 2,50 mètres à 6 mètres de diamètre, munie d'une porte unique trapézoïdale. Le site est constitué de structures à base ronde organisées autour d'une zone centrale.

Vingt-sept villages Asto (de la période Intermedio Tardio) furent localisés le long des vallées des fleuves Vilca et Mantaro. Les habitants étaient agriculteurs et éleveurs. Les vestiges archéologiques attestent de l'utilisation du maïs, du quinoa, de la présence de lamas et d'alpacas domestiques, de vigognes, de cervidés, d'oiseaux et de chiens. Des questions subsistent au sujet de l'approvisionnement en eau des sites et au sujet de la situation des terres cultivées très éloignées des établissements Asto. Il pourrait s'agir de villages-refuges. Pour certains villages, l'occupation commence dès le XIe siècle, selon les datations C14, et se poursuit sur cinq siècles, jusqu'au XVe siècle.

Mission archéologique franco-syrienne de Tell Shioukh Faouqâni (Syrie)

  • FRAEPMSHRG-MATSF
  • Collectivité
  • 1994-1998

Au début des années 1990, les autorités syriennes lancent un programme international de sauvetage des sites archéologiques menacés par la construction d'un barrage sur l'Euphrate en Syrie du nord.
La mission de Tell Shioukh Faouqâni est créée en 1994 dans le cadre du Groupe international de recherches archéologiques (GIRA) coordonné par Luc Bachelot (CNRS) et par F. Mario Fales (Université de Udine - Italie). Elle comprend des archéologues, des historiens, des anthropologues et des spécialistes de l'environnement ancien. La première campagne franco-italo-syrienne a lieu en 1994 et sera suivie de quatre autres campagnes. En 1998, la composante italienne ayant obtenu la concession d'un autre site en Syrie, seule l'équipe franco-syrienne poursuit les fouilles. La mission française mène ensuite cinq autres campagnes, le programme étant actuellement en cours.
Tell Shioukh Faouqâni est l'un des sites de la région qui a connu la plus longue occupation : de la période des colonies urukéennes (Ve millénaire) jusqu'à l'époque abbasside (VIIIe siècle après J.-C.). Cinq secteurs ont été explorés simultanément (chantiers D, E, F, G, H). Ils correspondent aux principales périodes d'occupation du site.
Chantier D
Les vestiges dégagés dans ce secteur sont les plus anciens du site (fin du IVe millénaire). Il s'agit de bâtiments d'habitation particulièrement bien conservés, des soubassements à la couverture, qui fournissent un témoignage exceptionnel sur le début de l'urbanisation en Syrie du nord.
Chantier E :
Les fouilles conduites sur le chantier E (XVe-XIIe siècles av. J.-C.) ont permis la mise au jour d'un quartier d'habitations de l'âge du bronze récent (XIVe siècle av. J.-C.). Un matériel céramique considérable constitué de tous les types de poteries a été dégagé. Ce matériel constitue une collection de référence pour l'étude de l'occupation du site à cette période. Dans ce secteur, a été dégagé un habitat qui témoigne d'une occupation médio-assyrienne (XIe siècle av. J.-C.).
Chantier F :
Les fouilles conduites sur le chantier E (XVe-XIIe siècles av. J.-C.) ont permis la mise au jour d'un quartier d'habitations de l'âge du bronze récent (XIVe siècle av. J.-C.). Un matériel céramique considérable constitué de tous les types de poteries a été dégagé. Ce matériel constitue une collection de référence pour l'étude de l'occupation du site à cette période. Dans ce secteur, a été dégagé un habitat qui témoigne d'une occupation médio-assyrienne (XIe siècle av. J.-C.).
Chantier G :
Dans ce secteur ont été mises au jour des tablettes d'argile assyro-araméennes (VIIe siècle av. J.-C.) écrites en caractères cunéiformes assyriens et en caractères alphabétiques araméens. Ces archives sont celles d'un homme d'affaire araméen qui traite avec des officiels du palais assyrien de Til Barsip situé à environ 20 kilomètres de Tell Shiukh Fawqani. Cette découverte est particulièrement intéressante compte tenu de la rareté de ce type de document.
Chantier H :
Dans ce secteur a été découverte une vaste nécropole à incinération (XIIe-VIIe siècles av. J.-C.) témoignant d'une pratique funéraire inhabituelle dans un contexte mésopotamien, la crémation plutôt que l'inhumation. Ainsi, cette pratique révèle l'existence d'une double culture, mésopotamienne et anatolienne. Le bon état de conservation des sépultures (amas osseux et matériel d'accompagnement) a permis une étude anthropologique poussée. La publication de cette nécropole, sous la forme d'une monographie, est actuellement en cours.

Les archives de fouilles versées en 2005-2006 sont issues des cinq premières campagnes conduites entre 1994 et 1998 et dont les résultats ont été publiés en 2005.

Mission archéologique française de l’Haryana (Inde)

  • FRAEPMSHRG-MAFH
  • Collectivité
  • 1984-1988

La mission, dirigée par H.-P. Francfort, a fonctionné en collaboration avec l’Archaeological Survey of India (dir. J. P. Joshi, M. C. Joshi) de 1984 à 1988. Des campagnes de prospections de surface axées sur la civilisation de l’Indus, ont été menées dans la vallée de la Ghaggar en Haryana. Elles n’ont pas donné lieu à des fouilles, faute d’autorisation.

Laming-Emperaire Annette

  • FRAEPMSHRG-ALE
  • Personne
  • 1917-1977

Spécialiste de l'art pariétal, Annette Laming-Emperaire a participé à de nombreuses fouilles en Amérique du Sud, travaillant notamment avec son mari l'ethnologue José Emperaire (1912-1958). Particulièrement intéressée à la préhistoire du Brésil, elle a dirigé la Mission archéologique franco-brésilienne de Lagoa Santa jusqu'à son décès accidentel survenu en 1977 lors d'un voyage au Brésil.

PARCOURS ET ACTIVITES

    1. Entrée au CNRS.
  • A partir de 1951. Prospections et fouilles au Brésil et en Patagonie dans le cadre des Missions archéologiques françaises au Chili austral et au Brésil méridional.

    1. Thèse de Doctorat d’Etat : "La Signification de l’art rupestre paléolithique" sous la direction de André Leroi-Gourhan.
    1. Fondation d'une école de fouille au Brésil.
  • 1960-1966. Enseignement de l’archéologie préhistorique en tant que Maître assistant à la Sorbonne.

  • 1965-1968. Fouilles du gisement de Marazzi (Terre du Feu).

    1. Election en tant que directeur d’études à la 6e section de l’Ecole Pratique des Hautes Etudes (EPHE), animation d'un séminaire sur l’anthropologie préhistorique américaine et la question du peuplement ancien du continent.
  • 1971-1977. Direction de la Mission archéologique franco-brésilienne de Lagoa Santa (Brésil).

  • Vers 1970-1977. Direction de l’Unité de Recherche Archéologique N° 5 "préhistoire brésilienne" (URA 5) et de la Recherche Coopérative sur Programme n° 394 "Analyse des peintures rupestres au Brésil" (RCP 394).

    1. Chargée par l’UNESCO et le gouvernement uruguayen d’un programme de sauvetage archéologique dans la région de Salto Grande.

Lepelley Claude

  • FRAEPMSHRG-CL
  • Personne
  • 1934-2015

Claude Lepelley était spécialiste de l'Antiquité tardive et de l'Afrique romaine. Professeur à l'université Parix X Nanterre, il a dirigé le Centre de recherche sur l'Antiquité tardive et le Haut Moyen Age, devenu en 1998 une équipe de l'UMR 7041 Archéologies et Sciences de l'Antiquité de la MAE.

Etudes

    1. Agrégation d'histoire.
  • 1957-1959. Nomination à l'université de Tunis.
  • 1959-1962. Service militaire en Algérie.
    1. Thèse de doctorat d'Etat ès Lettres "Les cités de l'Afrique romaine au Bas-Empire, étude d'histoire municipale, université Paris-Sorbonne, sous la direction de William Seston.

Carrière

  • 1962-1967. Assistant à la Sorbonne.
  • 1967-1970. Maître de conférences à l'universités d'Amiens.
  • 1970-1984. Maître de conférences à l'université Lille 3 puis professeur en 1977.
  • 1984-2001. Professeur à l'université de Paris X-Nanterre.
  • 1992-2001. Direction de séminaires à l'Ecole Pratique des Hautes Etudes.

Autres responsabilités

  • 1982-?. Membre du Comité des travaux historiques et scientifiques puis secrétaire à partir de 1992.

  • 1987-2000. Président de l'Institut des études augustiniennes.

  • 1992-? Membre de l'Association pour l’encouragement des études sur l’Afrique du Nord préhistorique, antique et médiévale (anpam) devenue en 2000 la Société d’étude du Maghreb préhistorique, antique et médiéval (Sempam). Claude Lepelley était membre du bureau de l'Anpam.

  • 1992-2008. Directeur de la collection "Nouvelle Clio".

  • 1995-1996. Premier Président de la Société française d’études épigraphiques sur Rome et le monde romain (SFER).

  • Membre de la Société nationale des antiquaires de France et président en 2003.

Baudez Claude-François

  • FRAEPMSHRG-CFB
  • Personne
  • 1932-2013

Claude-François Baudez, archéologue mésoaméricaniste, était directeur de recherche honoraire au CNRS, membre du Laboratoire Archéologie des Amériques (UMR 8096).

1957-1960. Recherches sur le site de Papagayo et dans la vallée du Tempisque (Costa Rica)
1964-1965. Recherches dans la région du golfe de Fonseca et dans la vallée de Comayagua (Honduras)
1967-1969. Fouilles du site de Los Naranjos (Honduras) en collaboration avec Pierre Becquelin)
1971-1973. Fouilles du site de Tonina (Mexique) en collaboration avec Pierre Becquelin
1977-1980. Direction du Projet Archéologique Copan (Honduras)

  1. Fouilles du delta du Diquis (Costa Rica)

Roblin-Jouve Annie

  • FRAEPMSHRG-ARJ
  • Personne
  • 1943-2014

Annie Roblin-Jouve, professeur agrégée et docteur en géographie était rattachée à l'équipe Ethnologie préhistorique (UMR 7041 Archéologies et sciences de l'Antiquité).

Thèmes de recherche :

  • Géomorphologie du centre du Bassin parisien
  • Géomorphologie du site parisien
  • Paléomilieux quaternaires
  • Milieux fluviatiles du Bassin parisien
  • Paléogéographie des gisements préhistoriques et protohistoriques

Rattachements administratifs

  • Membre du laboratoire Ethnologie préhistorique puis de l'Equipe de l'UMR 7041, depuis 1974.
  • Membre associé de l'URA 25 Préhistoire de la région andine sous la direction de D. Lavallée, en 1975-1976.

Mission archéologique française de Hamrin. Délégation archéologique française en Irak

  • FRAEPMSHRG-HAM
  • Collectivité
  • 1978-1980

La Mission archéologique de Hamrin a été dirigée par Jean-Daniel Forest entre 1978 et 1980 dans le cadre de la Délégation archéologique française en Irak. Elle a consisté en une opération de sauvetage liée à la construction d'un barrage sur la Diyala dans la région du Djebel Hamrin, à 150 kilomètres de Bagdad.
Après une courte campagne en décembre 1977, les travaux archéologiques se sont poursuivis en 1978, 1979 (2 campagnes) et 1980. L'équipe a dégagé trois sites voisins : Kheit Qasim I, un cimetière du début du 3e millénaire (Dynastique Archaïque I) ; Kheit Qasim II, un petit tertre de la même période et Kheit Qasim III, site du 5e millénaire où ont été fouillés une habitation à plan tripartite et un bâtiment communautaire.
Le cimetière de Kheit Qasim I occupe une surface grossièrement circulaire de 80 mètres de diamètre. Seule la moitié ouest a pu être dégagée durant les trois campagnes successives.
"Jean-Daniel Forest a pu mettre en évidence les règles de répartition des défunts. L’ampleur des édifices, la nature et l’abondance du matériel associé traduisaient une hiérarchie sociale développée, répartie en deux organisations sociales différentes inhérentes aux deux phases de construction du cimetière" (http://www.arscan.fr/vepmo/missions-de-terrain/kheit-qasim/ consulté le 15 juin 2018).
Les fouilles de Kheit Qasim III ont débuté en 1978 puis ont été interrompues en 1979 et reprises en 1980. L'étude du site a permis de renouveler la connaissance de l'Obeid de Nord.

Equipe "Préhistoire en Méditerranée orientale : Chypre et Jordanie, 9000-5500 BP" (UMR 7041)

  • FRAEPMSHRG-PMO
  • Collectivité
  • 2000-2004

Les recherches de l'équipe Préhistoire en Méditerranée Orientale avaient pour cadre deux milieux géographiques différents :

  • une île, Chypre, où sont étudiés les développements d'une colonisation en milieu insulaire : le Néolithique précéramique de Chypre ou Culture de Khirokitia, une civilisation originale, aboutissement au 7e millénaire d'un long processus dont les débuts remontent au 9e millénaire et qui s'est déroulé dans le milieu clos que constitue une île.
  • les marges semi-arides, en Jordanie, où dans la vallée du Jourdain est étudié le développement de sociétés post néolithiques et en particulier les modifications d'ordre social et économique aussi bien que culturel qui conduisent à l'urbanisation.
    Les recherches s'organisent autour des thèmes suivants : environnement, architectures et organisation des espaces, mobilité : raisons et réseaux, évolution de l'économie, évolution des traits culturels dans un milieu insulaire.
    Les recherches de terrain s'appuient sur les fouilles de deux sites : le site de Khirokitia (Chypre) 7e-6e millénaires avant J.-C., réoccupé au 5e millénaire ; le site de Abu Hamid (Jordanie) fin du 6e-début du 4e millénaires.
    L'équipe étaient constituée de chercheurs permanents : Geneviève Dollfus, directrice de recherche CNRS, directrice de la mission archéologique de Abu Hamid, responsable de l'équipe PMO ; Alain Le Brun, directeur de recherche CNRS, directeur de la mission archéologique de Khirokitia ; Odile Daune-Le Brun, ingénieur de recherche CNRS.
    Elle comprenait des chercheurs et des enseignants chercheurs français et étrangers associés aux programmes de recherche (11 associés au programme "Chypre" et 12 associés au programme "Jordanie") ainsi que des doctorants et des post-doctorants.

Mission archéologique d'Itanos (Crète, Grèce)

  • FRAEPMSHRG-MIT
  • Collectivité
  • 1990-2006

Mission archéologique dirigée par Alain Schnapp, elle est nommée Mission archéologique d'Eleftherna et Itanos jusqu'en 1994 puis, à partir de cette date, seulement Mission archéologique d'Itanos.

Mission archéologique française à Alicante (Espagne)

  • FRAEPMSHRG-MAFA
  • Collectivité
  • 1980-2017

La mission archéologique française à Alicante est dirigée depuis 1980 par Pierre Rouillard, directeur de recherche émérite au CNRS. Entre 1980 et 2000, quatre opérations ont eu lieu :

  • Fouilles d’une nécropole ibérique (Ve-IVe siècles av. J.-C.) à Cabezzo Lucero (Guardamar, Alicante) entre 1980 et 1985
  • Prospections dans la basse vallée du Segura en 1989 et 1990.
  • Fouilles d’un habitat ibérique (Ve-IVe siècles av. J.-C.) du site portuaire de La Picola (Santa Pola, Alicante) entre 1991 et 1995.
  • Fouilles d’un habitat phénicien (VIIIe-VIe siècles av. J.-C.) du site portuaire de La Fonteta-Rabita à Guardamar del Segura (Alicante) entre 1996 et 2000.

La mission française financée par la commission des fouilles du ministère des Affaires étrangères a été conduite en collaboration avec l’Université de Valence, le Musée archéologique et l’Université d’Alicante, le musée et la commune de Santa Pola, la Comunidad Valenciana, la Casa de Velasquez, l’Institut géologique Albert de Lapparent et la Maison Archéologie & Ethnologie René-Ginouvès.
Les archives des fouilles ont été remises au Musée archéologique provincial d’Alicante MARQ sauf celles du site portuaire de La Picola conservées au Musée de la Mer de Santa Pola.

Margueron Jean-Claude

  • FRAEPMSHRG-JCM
  • Personne
  • Enseignant-chercheur à partir de 1979

Parrot André

  • FRAEPMSHRG-AP
  • Personne
  • 1901-1980

Fils d’un pasteur de l’église luthérienne du Pays de Montbéliard, André Parrot débute des études de théologie à la Faculté de théologie protestante de Paris en 1921 et se destine à devenir pasteur luthérien. Il étudie en parallèle l’Histoire de l’art à l’Ecole du Louvre à partir de 1924 où il suit les cours de René Dussaud. Archéologue spécialiste du Proche-Orient ancien, André Parrot obtient en 1926 une bourse à l’Ecole biblique et archéologique de Jérusalem et participe aux fouilles de Neirab, en Syrie actuelle. L’année suivante, il dirige les fouilles de Baalbek (Liban) et participe à celles de Byblos, sous la direction de Maurice Dunand.
En 1929, il décide de s’orienter vers l’archéologie mésopotamienne. Il prend alors part aux fouilles de Tello-Lagash (Irak), sous la direction de l’abbé Genouillac, auquel il succède en 1930-1931, puis de Larsa en 1933.
La même année, à la demande de Henri Seyrig, il se rend sur le site de Tell Hariri, dans la vallée de l’Euphrate, près de la frontière syro-irakienne. On y a découvert des inscriptions cunéiformes qui permettent à André Parrot de reconnaître la cité ancienne de Mari, disparue au milieu du IIe millénaire avant notre ère. De 1933 à 1974, il y mène vingt-et-une campagnes lors desquelles il met au jour le Grand Palais de la cité, quelques édifices de son centre religieux ainsi qu’une multitude de tablettes cunéiformes.
A partir de 1937, André Parrot est chargé de cours à la Faculté de théologie protestante de Paris (1937-1955) ainsi que professeur d’archéologie orientale et d’Histoire générale de l’art à l’Ecole du Louvre et conservateur-adjoint des Musées nationaux. Il dirige la revue Syria et la Revue d’assyriologie et d’archéologie orientale aux côtés de René Dussaud, Henri Seyrig, Edouard Dhorme et Georges Contenau.
En 1946, il occupe le poste de conservateur en chef du Musée du Louvre (Antiquités orientales et Arts musulmans) et devient secrétaire général de la Commission des fouilles et missions archéologiques en 1958. De 1968 à 1972, il est le premier directeur du Musée du Louvre.
Fait Commandeur de la Légion d’Honneur en 1961, André Parrot est également élu membre de l’Académie britannique en 1962 et de l’Académie des inscriptions et belles-lettres en 1963, dont il assure la présidence à partir de 1970. Il est l’auteur de trente-cinq publications et de plus d’une centaine d’articles et études au sein de revues spécialisées.

Mission archéologique française de Mari (Syrie)

  • FRAEPMSHRG-MARI
  • Collectivité
  • Depuis 1933

Les recherches sur le site archéologique de Tell Hariri ont débuté en 1933, à la suite de la découverte fortuite d’une statuette du IIIe millénaire. Le site archéologique est situé dans la moyenne vallée de l’Euphrate en Syrie, à quinze kilomètres d’Abu Kémal, à la frontière syro-irakienne. Le musée du Louvre envoie alors sur place une équipe de scientifiques sous la direction d’André Parrot. Grâce aux inscriptions en cunéiforme d’une statue du temple d’Ishtar, il est possible d’identifier Tell Hariri comme étant l’ancienne cité de Mari (IIIe millénaire au début du IIe millénaire avant notre ère). André Parrot et son équipe mettent au jour le Grand palais royal de la ville ainsi que les édifices de son centre religieux. Les recherches sont interrompues en 1939 et reprennent en 1951. De nouvelles découvertes voient alors le jour, telles que le temple d’Inanna-Zaza ou le trésor d’Ur, issu des palais dits présargoniques.
En 1979, Jean-Claude Margueron prend la direction des recherches. En associant fouilles classiques et prospections géomagnétiques sur le site et sa région, il devient possible d’appréhender l’évolution de la cité et de ses alentours, de sa fondation en 2900 av. n. è. jusqu’à sa destruction en 1760 av. n. è.. Les fouilles de Jean-Claude Margueron mettent notamment au jour le Petit Palais oriental, les enceintes de la ville et des quartiers d’habitation.
En 2005, Pascal Butterlin succède à Jean-Claude Margueron à la direction de la mission. Sont explorés, à l'est de la ville, son centre monumental, dont le massif rouge, imposante terrasse au cœur d’un complexe religieux, et les alentours des palais. Les fouilles sont interrompues depuis 2011 au début du conflit syrien.

Mission archéologique franco-jordanienne à Iraq al-Amir

  • FRAEPMSHRG-MAFJI
  • Collectivité
  • 1976-1987

En mai 1976, Ernest Will, directeur de l'Institut français d'archéologie de Beyrouth, entreprend la fouille de l'édifice dit Qasr el'Abd à Iraq al-Amir, avec l'appui du service archéologique jordanien et, plus particulièrement, du Dr Fawsi Zayadine. Cet édifice est un palais d'époque hellénistique (IIe siècle av. J.-C.) unique en son genre.
Les fouilles du palais sont menées jusqu'en avril 1980. E. Will confie à François Larché, l'étude architecturale, la restitution et la restauration du monument. Les travaux conduits jusqu'en juin 1987, aboutiront à la reconstruction matérielle du bâtiment (rez-de-chaussée et une partie de l'étage).
Parallèlement, François Villeneuve, en poste à l'Institut Français d'Archéologie du Proche-Orient, est responsable de deux opérations conduites aux alentours du Palais, entre 1980 et 1987 : inventaire et fouilles du village d'Iraq al-Amir et des grottes hellénistiques ; prospections de 10 kilomètres autour du site.

Lechevallier Monique

  • FRAEPMSHRG-MLE
  • Personne
  • Chercheur au CNRS à partir de 1968

Mission archéologique de Tel Yarmouth (Israël)

  • FRAEPMSHRG-MATY
  • Collectivité
  • 1980-2015

Tel Yarmouth est situé à 25 kilomètres au sud-ouest de Jérusalem, au pied des monts de Judée. Le site, tell de 16 hectares composé d'une acropole et d'une ville basse, abritait l'une des plus anciennes et des plus importantes cités cananéenes. Fondée au début du Bronze ancien (seconde moitié du IVe millénaire), la cité atteint son apogée vers 2650-2300. Abandonné à la fin du Bronze ancien vers 2300, le site a été réoccupé un millénaire plus tard sur l'acropole seulement, jusqu'au début de l'époque byzantine.
Les premiers sondages ont été effectués en 1970 par Amnon Ben-Tor (université hébraïque de Jérusalem).
C'est ensuite la Mission archéologique de Tel Yarmouth créée en 1980 sous les auspices du CNRS, de la DGRST et de l'Institut d'archéologie de l'université hébraïque de Jérusalem, qui reprend les fouilles sous la direction de Pierre de Miroschedji.
Les fouilles s'effectuent dans le cadre d'un programme de recherches sur le processus d'urbanisation en Palestine aux IVème et IIIème millénaires. Le site de Tel Yarmouth offre la possibilité de comprendre la naissance, l'organisation et l'évolution d'une des plus anciennes et importantes cité-Etat du IIIème millénaire. Il comprend une ville basse très étendue (14,5 hectares) et une petite acropole (1,5 hectare). Les fouilles se répartissent en plusieurs chantiers (douze dans la ville basse et deux sur l'acropole), divisés en plusieurs secteurs. Elles ont révélé une architecture monumentale : des fortifications d'une ampleur exceptionnelle et dont l'épaisseur atteint près de 40 mètres ; une porte d'entrée monumentale ; un complexe palatial de plus de 6000 m2, un temple comprenant une salle à colonnes et une cour ouverte sur plusieurs pièces ; un quartier résidentiel ; un quartier d'artisans ; un système de terrasses ; une acropole entourée par la muraille du IIIè millénaire et occupé à la fin du IIè millénaire par un établissement philistin.

La thématique principale du site est l'urbanisation de la Palestine à l'Age du bronze ancien, 3500-2300 avant notre ère, étudiée dans la ville basse (étude des quartiers d'habitations, des zones spécialisées agricoles et artisanales, des bâtiments publics, des fortifications, des portes de la ville et du complexe palatial, notamment). Une seconde thématique apparaît lors des fouilles de niveaux d'occupation postérieurs au IIIème millénaire (en particulier des niveaux de la période de transition Age du bronze et Age du fer, entre les XIIIe et XIe siècles avant notre ère). Ces niveaux se trouvent uniquement dans la zone de l'acropole.
La grandeur et la complexité des fortifications, l'étendue des trois ensembles palatiaux successifs, l'existence de bâtiments publics et l'importance du matériel archéologique mis au jour, font de Tel Yarmouth un site majeur pour la connaissance du Bronze ancien de Palestine.

Les chantiers

  • Chantier A. Fortifications. Les chantiers A et D correspondent aux fouilles des fortifications. Les fouilles du chantier A ont débuté en 1980 avec le dégagement d'une partie du rempart extérieur et d'une porte. Les niveaux du chantier A couvrent les périodes du Bronze ancien II, III et le début de l'époque byzantine.
  • Chantier B. Habitations et complexe palatial. Les fouilles du chantier B ont débuté en 1980 avec l'objectif d'obtenir une séquence archéologique de la ville basse. Ont été découverts des habitations domestiques pré-palatiales, puis successivement trois complexes palatiaux, nommés palais B1, B2, B3. Les constructions palatiales s'étendent sur environ 6000 m2 et datent de la fin du Bronze ancien III (XXVe siècle avant notre ère environ). Les niveaux du chantier B couvrent les périodes du Bronze ancien I jusqu'à la fin du Bronze ancien III et le début de l'époque byzantine.
  • Chantier C. Habitations et édifices publics
  • Chantier D. Fortifications. Les chantiers A et D correspondent aux fouilles des fortifications. Les fouilles du chantier D ont débuté en 1981 avec l'objectif d'étudier les fortifications en comparaison avec le chantier A. Les niveaux du chantier D couvrent les périodes du Bronze ancien II, III et le début de l'époque byzantine.
  • Chantiers E et F. Porte ouest et ses alentours. Les fouilles des chantiers E et F débutent en 1984. Le chantier E correspond à la Porte ouest de la ville et à ses alentours. Le chantier F se situe dans la grande cour du Palais B, à proximité du chantier E. Les niveaux de ces chantiers couvrent les périodes du Bronze ancien II, III et le début de l'époque byzantine.
  • Chantier G. Quartier d'habitations. Les fouilles du chantier G ont débuté en 1984. Elles ont mis au jour un quartier d'habitations adjacent au complexe palatial et notamment un ensemble de maisons du Bronze ancien III.
  • Chantier H. Zone d'activités spécialisées. Le chantier H, situé au centre de la ville basse, a été fouillé à partir de 1984. Ont été découverts des terrasses du bronze ancien III, et en leur sein, des chambres (ateliers) et des courettes en enfilade, caractéristiques de zones d'activités spécialisées, agricoles ou artisanales.
  • Chantier de l'acropole. Les fouilles de la zone de l'acropole ont débuté en 1986. Deux sondages ont été effectués : le sondage 1 dans la zone inférieure de l'acropole et le sondage 2 dans sa zone supérieure. Les niveaux de cette zone de fouille couvrent les périodes du Bronze ancien jusqu'à l'époque byzantine. Le site de Tel Yarmouth a été abandonné à la fin du Bronze ancien III puis réoccupé à partir du Bronze récent mais dans les limites de l'acropole. Les fouilles témoignent de cette deuxième phase d'occupation et permettent l'étude de la transition Age du bronze/Age du fer. Par ailleurs, les ruines d'un village romano-byzantin ont notamment été mises au jour.
  • Chantiers J, K, M, N. Terrasses au sud-est du palais B. Les fouilles des chantiers J, K, L, M. ont permis la mise au jour de constructions monumentales, probablement un complexe de bâtiments publics ou de temples, édifiées sur des habitations volontairement rasées. Les chantiers K et M ont été ouverts en 1996. La deuxième terrasse (chantier K) portait un grand bâtiment du Bronze ancien III C. Les chantiers M et L correspondent à une troisième terrasse. En 1997 débutent les fouilles du chantier J, première terrasse, où ont été trouvés des maisons et des vestiges de construction, probablement un atelier de potiers. En 1999, à l'angle nord du palais, ont débuté les fouilles du chantier N.
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